Victime d’un prêtre pédocriminel, Jérôme Clément-Wilz a documenté six ans de procédure jusqu’au procès. Un bouleversant journal filmé, à la portée politique.
Enfant dans les années 1990, Jérôme Clément-Wilz a été agressé sexuellement par un prêtre, Olivier de Scitivaux, ancien recteur de la basilique de Cléry-Saint-André, près d’Orléans. Les sévices ont duré des années, jusqu’à ses 14 ans. Ce passé, qu’il avait occulté, resurgit brutalement vingt ans plus tard, quand une autre victime du religieux se fait connaître. Jérôme témoigne et porte plainte en 2018, avec trois autres hommes : "Je raconte les attouchements chez lui et au caté, les couloirs où il me coinçait à la colo. Il est mis en examen, puis en prison." Aussitôt, le jeune réalisateur s’empare de sa caméra : se filmant lui-même, entouré de ses avocats ou de ses proches, il documente à la première personne une procédure judiciaire au long cours. Six longues années jusqu’à un procès aux assises qui se tient en 2024 – les faits ont entre-temps été requalifiés en viol. Un processus douloureux mais salvateur, durant lequel il prend peu à peu conscience de la réalité de ce qu’il a subi.